Chapitre 5 :
« Parfait, je vois que tu es
motivé, nous allons pouvoir commencer. Pour commencer une question :
as-tu compris d'où venait la Phase Translucide ?
- Pas vraiment, par contre j'ai une
hypothèse : vous la prendriez dans les autres Phases mais d'une
manière que je ne comprend pas encore.
- Tu es futé, rigola le félin. Mais
ce n'est pas exactement ça, il y a en effet un petit peu ce principe
mais pas seulement. Réfléchis encore un peu, d'où semblait venir
mes pouvoirs tout à l'heure ?
- De nulle p... Ils venaient de vous ?
dit le reptile interloqué.
- Non plus, pour tout te dire ils
venaient de la Phase des Cieux.
- Mais ça voudrait dire que vous avez
changé la nature même d'une Phase ! s'exclama le Slyth choqué.
- Et bien non, j'ai juste laissé de
côté la nature de la Phase pour n'en laisser que le composant de
base : la Phase Translucide. »
Devant cette déclaration, Teotiq-ax
fut perplexe, les Phases auraient toutes un composant identique, mais
pourtant elles seraient différentes ? C'était étrange, il
faudrait donc purifier un courant magique ? Il reprit la
parole :
« Mais si c'est ainsi qu'on
utilise la Phase Translucide, comment procède t-on ?
- C'est la toute la technicité de
cette Phase, tu dois... Comment dire ? Imagine que tu décantes
un produit, tu vois ce que je veux dire ? douta le Thongorien.
- Je pense oui, je dois bloquer la
nature des Cieux qui serait la plus légère et n'absorber que la
nature Translucide qui serait la plus lourde. Je me trompe ?
- Non, tu as bien saisis la théorie,
maintenant passons à la pratique. Tu sais ce que tu dois faire alors
vas-y... »
Le cœur battant sous l'effet de
l'excitation, le reptilien ouvrit son troisième œil fébrilement.
Il commença à puiser dans la Phase des Cieux par réflexe avant de
se reprendre. Il devait la purger de sa nature même. Relâchant ce
qu'il avait absorbé jusqu'ici, il se concentra. Il recommença ce
qu'il faisait mais en tentant d'ignorer la nature de ce courant
magique. Malgré tous ses efforts et toutes ses tentatives, il
n'arrivait pas à les séparer. Soudain, son œil spirituel se
referma et le reptilien tomba à genoux. Malgré tout il se releva.
Prenant une grande inspiration il
recommença de nouveau, il n'abandonnerai pas si facilement ! Il
devait réussir ne serait-ce qu'à la capter, pas nécessairement
l'utiliser. Alors qu'il allait replonger dans la dimension des
Phases, son maitre lui posa une main sur l'épaule.
« Respire, détends-toi avant de
recommencer.
- Je n'arrive pas à comprendre comment
faire, c'est impossible de séparer une Phase de sa nature !
dit-il avec colère.
- Si c'est possible, dit Chei d'un ton
apaisant. Réfléchis juste un peu, à ton avis pourquoi absorbe tu
la nature de ta Phase naturellement ?
- Parce que... Mon troisième œil est
fait ainsi ? hésita le Slyth plus calme.
- Voilà, c'est exactement ça !
le félicita son mentor. Maintenant il faut que tu trouves par toi
même le moyen de faire. Tu peux y arriver et je le sais !
l'encouragea t-il. »
Se ressaisissant, le jeune Spektazuma
(NDA : le nom de famille de Teotiq-ax) ralentit son souffle
avant de se replonger dans le domaine de la magie. Il allait tenter
quelque chose de stupide mais il le fallait. S'armant de toute sa
volonté, il "saisit" la Phase azurée, chose qui n'était
possible que pour les mages mais il y arriva. Il désira alors en
extirper la nature et la projeter dans l'éther. Mais sa tentative ne
fut une réussite qu'en demi teinte, une brume bleu apparaissait tout
juste autour de ses mains quand il relâcha son emprise par manque
d'énergie. Ce fut alors le voile noir, il ne sentit même pas son
mentor le rattraper avant qu'il ne tombe au sol.
Lorsqu'il se réveilla enfin, il était
allongé sur un lit. Lorsqu'il tenta de se relever, tout ce qui
l'entourait sembla tourner pendant une bonne trentaine de secondes.
Après que le mouvement ait cessé il vit qu'il se trouvait dans une
pièce de cinq mètres sur huit environ, Les murs étaient couverts
d'étagères contenant des pots de toutes tailles et de toutes
formes. Une fois debout il entreprit d'explorer la petite pièce. A
coté de son lit il y avait une table basse où se trouvait un bol
avec un onguent verdâtre à l'aspect peu ragoutant. Près d'une
étagère on voyait une table avec de nombreux ustensiles d'alchimie
et quelques récipients. Il s'approcha du meuble et regarda, il y
avait le même matériel qu'au laboratoire de l'école. Les pots, au
nombre de six, étaient remplis de poudres, de feuilles séchées ou
de pierre pilée. Il était en train de réfléchir dans quelle
proportions mélanger ces ingrédients pour refaire la même mixture.
Il fut surpris par le bruit d'une porte s'ouvrant, un homme âgé
entra dans la pièce :
« Et bien jeune homme, ou
reptile ? Je ne sais pas quoi dire aux non-humains. Peu importe,
vous vous intéressez à mon matériel ? dit-il d'une voix
chevrotant légèrement.
- Oh ! Bonjour monsieur. Ah euh...
Oui, j'ai quelques bases en alchimie et je me demandais comment
préparer cet onguent. Et aussi à quoi il sert.
- En tant qu'apothicaire je ne dois pas
révéler mes secrets, hé hé hé, une quinte de toux pris l'humain
à la gorge.
- Vous allez bien ? s'inquiéta le
Slyth.
- Oui, oui. Rassurez vous, fit-il en
étant prit d'une quinte de toux. C'est l'âge. Filez donc, votre
maitre vous attend dehors. »
Lorsqu'il ressorti, Chei l'y
attendais bel et bien, on voyait l'inquiétude sur ses traits tendus.
Il se retourna dès que le reptilien fut dans le couloir. Le félin
se précipita vers lui et lui pris les épaules :
« Qu'est ce que tu as fait pour
te mettre dans un tel état de fatigue ! Tu as dormis pendant
presque douze heures !
- Je m'excuse de vous avoir causé du
soucis, maitre.
- Arrête avec le vouvoiement s'il te
plait, les mauvaise habitude te revienne. C'est bon signe, plaisanta
t-il malgré la situation.
- Comme tu voudras, bon, pour tout te
dire j'ai essayé quelque chose. J'ai tenté de compresser de l'air
en une sphère sous grande pression. Ayant réussis j'ai choisi de
tester, et là j'ai été surpris de la puissance, j'avais pris trop
d'énergie. J'ai toujours du mal à doser la quantité à prendre.
- Il va falloir que je te trouve un
exercice pour t'endurcir et t'apprendre à gérer la quantité prise.
Suis-moi je vais te montrer une autre application que l'air pour la
Phase des Cieux. Ainsi qu'à te battre en combinant l'épée et la
magie. »
Teotiq-ax suivit son mentor avec une
interrogation, quelle autre chose que l'air peut-on manipuler avec la
Phase Céleste ? Lorsqu'ils arrivèrent à l'aire
d'entrainement, Chei se mit à l'écart.
« Regarde ce que je vais
faire. »
Sur ces mots, il prit une petite
seconde pour se concentrer. Dès que ce fut fait, il mit sa paume
devant lui le bras tendu. D'un seul petit geste de la main, il
projeta un éclair sur un mannequin qui vola en morceau. Les yeux
exorbité, Teotiq-ax regarda son mentor.
« Tu... Tu viens de détruire un
mannequin en utilisant la foudre, balbutia t-il. Comment as-tu fais ?
- Réfléchit un peu, la Phase des
Cieux, pas de l'Air. Or, on trouve la foudre dans les cieux, mais
aussi le blizzard, la pluie et bien d'autres choses. Il te suffit
d'imaginer la foudre, mais attention ! Il faut avant tout que tu
travailles ta résistance et ton endurance. Pour ça on va faire deux
exercices : tout d'abord tu vas faire souffler un vent en
continu pendant le plus longtemps possible.
-Bien, je vais le faire, répliqua le
reptilien avec une ardeur renouvelée. »
Il s'assit pour ouvrir son troisième
œil et puisa dans sa Phase ascendante. Il commença à la canaliser
et créa un vent doux. Il s'était endurcis depuis qu'il avait
commencé mais il n'était pas assez endurant. Il devait le maintenir
le plus longtemps possible. Au bout d'environ cinq minutes, il
commença à ressentir le contrecoup de cette utilisation. Il devait
déployer une grande concentration pour rester dans la dimension des
Phases. De plus, la dépense d'énergie effectuée était extrêmement
importante. Au bout d'une dizaine de minutes, le flot des Phases se
flouta et le Slyth quitta la dimension spirituelle, épuisé.
Lorsqu'il revint à l'univers réel,
il était littéralement à plat. Lorsqu'il tenta de se relever, ses
genoux ployèrent sous son poids. Avec toute la volonté dont il
était capable, il se releva pour regarder son mentor droit dans les
yeux :
« Comment puis-je faire pour
augmenter mon endurance ?
- Pour ça il n'y a qu'un seul et
unique moyen : persévérer. Si nous avions un moyen d'accroitre
ton endurance rapidement crois-moi je te le donnerai. Mais là il n'y
a qu'une seule solution : répéter cet exercice encore et
encore. Enfin, si il y a peut-être une méthode pour te faire
progresser plus vite, fit-il hésitant. Mais elle ne doit être
utilisée qu'avec modération.
- Qu'est ce que c'est ? demanda le
reptile avec espoir.
- Je préfère ne pas te le dire, nous
partons demain en fin de matinée et je voudrais t'apprendre une
dernière chose. Ça pourra te servir en attendant que tu maitrise la
Phase Translucide. Mais avant nous allons manger. »
Chei guida Teotiq-ax à travers un
dédale de couloirs et d'escalier en spirale jusqu'à arriver à une
salle où leur hôte les attendait. Il siégeait au bout d'une table
de six mètres sur deux en chêne d'or, un bois très rare. Autour de
la table il y avait huit personnes, le gouverneur, le chef de sa
garde, l'apothicaire et cinq autres personnes que le jeune Spektazuma
n'avait pas encore vu, sans doute des notables de la ville. Ils
prirent place aux chaises qui étaient libre. Le gouverneur Tian prit
la parole d'une voix joyeuse :
« Bien, nous sommes tous ici !
Mes chers amis, je vous présente le Templier Chei Gue'vera et son
apprenti Teotiq-ax, heu comment en fait ? fit-il aussi
discrètement que la distance les séparants le permettait.
- Teotiq-ax Spektazuma, messieurs,
enchanté de vous rencontrer, répondit poliment le reptilien.
- Merci beaucoup jeune homme.
Asseyez-vous, je vous en prie. Les plats vont bientôt arriver. »
Et en effet, ils arrivèrent vite, le
repas commença par un grand plateau de crudités. Vint ensuite une
pièce de faux-dragon, un animal marin ophidien souvent confondu avec
le dragon des mers et à la chair succulente. Pendant que se
déroulait le repas, le festin plutôt, les discussions allaient bon
train concernant la politique et l'économie. Le Slyth ne s'étant
jamais énormément intéressé à ces sujets il se trouvait
légèrement perdu. Malgré tout il capta quelque bribes concernant
une chute dans l'activité commerciale des Bianthus, la dernière
étant arrivé il y a une quinzaine d'année. Il y avait également
des tensions politiques avec les Kalidiens, le roi Diego Tevitch
attribuant à d'autres races des attaques ayant rasée deux villes de
son royaume sans laisser de traces des assaillants.
Lorsque vint le dessert, tous se
turent. Il s'agissait d'une magnifique "sculpture" en
meringue sur de la pâte à gâteau, sur un socle en crème
pâtissière recouvert de fruit rouge. La statue alimentaire
représentait un Garde Maritime, l'épée au point et le bouclier
dans l'alignement de son corps, il semblait charger un ennemi
invisible. Le dynamisme se dégageant de la statue faisait que, en
dehors de la couleur et de la taille, il aurait été possible de la
croire vivante. Il fallut un tallent immense pour la découper sans
en endommager les détails sculptés avec minutie. Chacun reçu une
partie du corps de la sculpture, qui un bras, qui une jambe, qui le
bouclier... Le gouverneur reçu la tête tandis que Chei recevait le
haut du torse et Teotiq-ax l'épée et la main la tenant. Chacun reçu
également une part du socle. Lorsque le Slyth prit une cuillère de
sa part, ce fut comme si il avait but de l'eau bouillante. Il en fut
de même pour chacun des convives en dehors du Templier.
« Tu as fais importer de l'Agobi
Tian ? fit-il calmement.
- Oui, haleta ce dernier. Je ne pensais
pas que ce serait aussi fort.
- Je vous déconseille de boire de
l'eau, finissez les fruits puis prenez la crème pâtissière à la
fin.
- Pourquoi donc ? demanda le chef
des gardes méfiant.
- Je ne vais pas tout vous expliquez,
soupira le félin. Demandez donc à votre apothicaire demain. »
Sur cette phrase, il continua son
repas tandis que les discussions reprenaient malgré les difficultés
éprouvées par les convives pour parler à cause du fruit qui
incendiait leurs gorges. Seul le smilodon ne bronchait pas. Le
reptilien tentait de résister à la douleur. Lorsqu'il eu enfin
mangé les derniers fruits, il attaqua goulûment la crème. Et comme
l'avait dit son maitre, la chaleur disparut comme elle était venue.
Soupirant de soulagement, il se promit de questionner son mentor à
ce sujet une fois qu'ils seraient seuls.
Une fois le festin terminé, les
convives partirent tous les uns après les autres en dehors de Chei,
il fit signe à son apprenti de partir dans sa chambre. Obéissant à
son mentor, et se doutant qu'il serait réveillé très tôt le
lendemain, il partit donc retrouver son lit et ses affaires. Une fois
arrivé, il s'allongea sur le matelas afin de réfléchir, quelle
était cette méthode dont son maitre lui avait parlé pour augmenter
son endurance ? Il sombra dans un sommeil profond très
rapidement malgré les questions lui encombrant l'esprit.
Lorsqu'il se réveilla enfin, ce fut
sous l'impulsion de son maitre, celui-ci l'avait en effet secoué
jusqu'à ce qu'il ouvre les yeux.
« Enfin tu te réveilles, ça
fait cinq minutes que je te secoue. Au cas ou tu aurais oublié on a
un bateau à prendre aujourd'hui. Même si ce n'est que dans trois
heures, je dois avant tout te faire travailler l'épée en
combinaison avec l'utilisation des Phases. On travaillera plus la
magie sur le bateau.
- Excuses-moi, bon je me lève et
j'arrive tout de suite.
- Parfait je t'attends sur l'aire
d'entrainement. »
Lorsqu'il fut de nouveau seul,
Teotiq-ax se leva. Il chercha des yeux sa tenue habituelle mais ne la
trouva pas, à la place sur une chaise se trouvait une sorte de
kimono noir ainsi qu'une bure comme celle de son maitre mais brune.
Au dos de cette dernière il y avait un symbole étrange dont il ne
comprit pas la signification. Il sortit de sa chambre, une fois ses
vêtements enfilés, pour traverser le dédale de couloir en
direction du terrain.
Lorsqu'il arriva sur la zone couverte
de sable, son maitre l'y attendait déjà. Il portait une tenue
similaire à la sienne en dehors de la bure qui était de couleur
beige et le kimono qui était brun. Il avait l'épée au fourreau et
il tenait son marteau par le bas de la poignée, la tête de ce
dernier sur le sol.
« Maitre, je suis là.
- Parfait, nous allons nous battre
maintenant. Avec cette tenue, ton épée pour toi et mon marteau pour
moi. De plus, fit-il en levant un doigt. Tu vas devoir être les yeux
bandés. Tu devras me repérer dans les Phases pour esquiver mes
coups et attaquer. Tu pourras peut-être aussi découvrir une méthode
que j'ai mise au point au début de mon apprentissage. Tiens enfiles
ça ! »
Il lança un bandeau à Teotiq-ax.
Bien que ne comprenant pas l'intérêt de porter ça, le Slyth
l'enfila. Il ouvrit immédiatement son troisième œil. Il
distinguait juste les Phases et, autour de son maitre, la Phase des
Cieux coulait en épousant sa silhouette. Alors qu'il venait juste de
dégainer son Nagamaki à tâtons, son mentor passa à l'attaque. Il
l'entendit plus qu'il ne le vit, il était également difficile de
voir dans quelle position il se trouvait. Le reptile réagit donc en
faisant un saut en arrière le plus loin possible. Mais la vitesse du
smilodon dépassait de loin la célérité normale d'un combattant
armé d'un marteau de guerre. Toutefois, quelque chose attira son
attention, la Phase des Céleste se concentrait en grande quantité
sous les pieds et au niveau des articulations du thongorien. Il
décida de tenter de l'imiter. Il canalisa sa Phase ascendante sous
ses pieds. Il créa ainsi un coussin d'air, il n'avait plus besoin de
marcher, seulement de "patiner" sur le sol. Sa vitesse
était ainsi doublée. Toutefois la fatigue se faisait clairement
ressentir. Cette technique demandait de canaliser en continu ce qui
entrainait une dépense d'énergie intense.
Le tigre à dent de sabre frappait
vite, le reptilien arrivait à esquiver et à tenter de frapper mais
pas de manière régulière. D'autant plus que contrairement à lui,
son maitre ne faiblissait pas le moins du monde. Ce dernier donna un
coup de pied dans le Nagamaki ce qui le fit voler. La peur commençait
à se saisir de Teotiq-ax alors que Chei approchait. Il tenta le tout
pour le tout, laissant tomber le coussin d'air sous ses pieds.
N'ayant plus besoin de se concentrer là-dessus, il réitéra une
expérience déjà réalisée.
Alors que la fin du combat approchait,
il canalisa les Phases pour former une sphère dans sa main droite.
Il compressait l'air pour en augmenter la pression et, en même temps
que l'apport d'air qu'il effectuait, il réduisait petit à petit la
taille de l'orbe. Il n'y avait pas mis trop de force pour ne pas
créer de trop important dégâts Alors que son mentor allait asséner
une frappe puissante, il fit un pas de coté et tenta de plaquer sa
paume droite sous la cage thoracique. Il relâcha en une seule fois
toute la pression accumulée, le souffle ainsi créé propulsa les
deux belligérants en des directions opposées.
« Tu peux retirer ton bandeau
maintenant, fit Chei.
- C'est pas trop tôt, ça commençais
à m'énerver de rien voir d'autre que les Phases.
- Je peux comprendre mais mon maitre me
faisait faire ça aussi tu sais. Par contre, saches que tu m'a donné
une excellente idée pour augmenter ton endurance. Tu verras quoi
quand on sera sur le bateau.
- Pourquoi tu ne veux pas me le dire ?
- Ce sera plus amusant pour moi quand
je te le dirai, fit Chei moqueur. Maintenant filons, le bateau nous
attends. »
Bien qu'écoeuré pas le refus de son
maitre de lui expliquer, Teotiq-ax le suivit. Ils passèrent dans les
rues dallées entouré de maisons à colombages. Il leur fallut un
bon quart d'heure pour arriver au port. La rade formait un cercle de
pierre d'un kilomètre de diamètre, ouvert pour accéder à la mer.
D'où ils étaient, ils pouvaient voir que la sortie était bloquée
par des chaines qui devaient être énormes pour pouvoir les
distinguer d'ici. De part et d'autre de la sortie se trouvait deux
tour d'une cinquantaine de mètres avec un fanal au sommet. Chacune
devait abriter une garnison de Gardes Maritimes.
Il y avait une vingtaine de bateaux à
quai seulement, la grande majorité faisait seulement un vingtaine de
mètres, mais trois ou quatre d'entre eux étaient véritablement
gigantesque. Ils faisaient environ une soixantaine de mètres, ils
avaient trois mâts d'une trentaine de mètres ainsi qu'une roue à
aube de chaque coté. Bien qu'étant des navires marchands, ils
étaient équipé de baliste scorpions et d'une demi-douzaine de
"tourelles" à deux canons. Chei se dirigea sans hésiter
vers l'un d'eux qui avait une figure de proue avec une silhouette
féminine brandissant un trident vers le ciel.
Lorsqu'ils montèrent à bord, une
personne semblant être le capitaine, un humain, se dirigea vers eux.
I avait un long pardessus noir et rouge avec des épaulettes à
frange dorée. Il était glabre, mesurait environ un mètre
quatre-vingt, les cheveux brun et les yeux semblable à de la glace.
Il portait une épée à la hanche gauche et une dague au flanc
droit. Il avait une balafre qui lui barrait la joue de l'oreille au
menton. Il prit la parole avec un fort accent :
« Bienvenue à bord messieurs,
je suis Fransisco Corte, commandant de ce navire. Comme promit nous
vous emmènerons de l'autre coté du Détroit. Tous ce que je vous
demande c'est de ne pas détruire le bateau avec votre magie.
Suivez-moi je vais vous montrez vos cabines. »
Le capitaine Corte les guida là où
ils passeraient une partie du voyage. Les cabines étaient assez
petites, environ dix mètres carrés avec un lit, une commode et une
table d'angle avec une chaise. Une patère était fixée à la porte.
D'après le commandant de bord, le voyage n'excéderait pas une
semaine jusqu'à leur arrivée à destination et ce même avec un
vent contraire. Une fois ses affaires déposées dans sa chambre, il
vérifia que son Nagamaki était à la ceinture puis se dirigea sur
le pont. Son maitre l'y attendais tandis que le bateau sortait du
port.
« Enfin tu es là, soupira le
félin. Bon suis-moi, on va à la poupe pour ne déranger personne.
- Où c'est la poupe ? rétorqua
le reptile.
Le tigre à dent de sabre se plaqua une
main sur le visage comme pour cacher son désespoir.
- C'est la première fois que tu montes
sur un navire ?
- Oui, pourquoi ?
- Bon tu auras peut-être le mal de mer
mais tant pis. Et la poupe c'est l'arrière d'un bateau. »
Il se dirigea donc là où il voulait
qu'ils aillent suivit de près par le reptilien.
« Bon ici on ne dérangera
personne je pense. Maintenant tu vas savoir quel est l'exercice que
je comptais utiliser pour augmenter ton endurance.
- Et qu'est-ce que c'est ?
rétorqua Teotiq-ax, impatient.
- Tu vas apprendre à voler. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire